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Nouveau projet de recherche participative sur la sécurité alimentaire et la nutrition au Nunavut

Publiée le 25 sep 2019

Un nouveau projet de recherche participative sur la sécurité alimentaire et la nutrition vient de voir le jour au sein de Sentinelle Nord. Ce projet, intitulé « Recherche participative dirigée par les Inuit sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans l’Inuit Nunangat », sera mis en œuvre à Cambridge Bay, dans le Nunavut. Consultez la page détaillée du projet ici.

L’initiative menée par Caroline Hervé (professeure adjointe au département d’anthropologie) et Patrice Dion (professeur au département de phytologie) fait suite à l’appel à projets ciblé 2019-2022, visant entre autres la mise en place de nouvelles stratégies de santé durable en milieux arctique et subarctique. Prévoyant une forte composante en nutrition et en mobilisation communautaire, le projet est réalisé en étroite collaboration avec les communautés locales, dans une dynamique de recherche participative.

 

Un terreau fertile pour la transdisciplinarité

Patrice Dion et Caroline Hervé travailleront en collaboration pour la première fois, mettant à profit leurs expertises complémentaires. « C’est dans le cadre de Sentinelle Nord que nous avons commencé à discuter. Puis, nous avons remarqué que nos intérêts de recherche étaient semblables et gagnaient à être combinés », explique M. Dion.

Habitué à travailler en sécurité alimentaire dans les milieux tropicaux, Patrice Dion souhaitait adapter certains principes et stratégies au contexte particulier du Nord canadien. L’un de ces principes correspond justement à la nécessité de travailler en étroit partenariat avec les communautés, tandis qu’un second est l’importance d’accroître la résilience face aux changements rapides auxquels ces communautés sont confrontées.

De son côté, Caroline Hervé, qui est également titulaire de la Chaire de recherche Sentinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit, s’intéresse aux pratiques de recherche participative dans le Nord. « L’enjeu de la sécurité alimentaire permet une étude de cas des pratiques de recherche avec les communautés, et favorise le partage des connaissances et des savoir-faire traditionnels. », nous dit Mme Hervé.

 

Des partenaires engagés sur le terrain

Plusieurs collaborateurs et partenaires permettent au projet de bénéficier d’expertises complémentaires, dont certaines appartiennent à la communauté elle-même, ce qui est une « condition de réussite essentielle », estime M. Dion.

« Le gouvernement du Nunavut se montre très ouvert au soutien à la recherche, en particulier pour ce qui concerne la sécurité alimentaire. », affirme Chantal Langlois, nutritionniste au ministère de la Santé du Nunavut. Bien au fait des défis nutritionnels qu’imposent des bouleversements écosystémiques rapides, Mme Langlois souligne la volonté de la population de prendre activement part à la recherche.

Pour faciliter la conception et la mise en œuvre des activités, les chercheurs de l’Université Laval peuvent compter sur l’appui de la Station canadienne de recherche du haut-arctique (SCREA). Alain Leclair, directeur scientifique du SCREA insiste lui aussi sur le caractère essentiel de la recherche participative et sur la nécessité de faire en sorte que la communauté s’approprie entièrement le projet. Le SCREA entend promouvoir le transfert de connaissances entre autochtones et non-autochtones.

Localement, le projet sera mis en œuvre par le ministère de la Santé du Nunavut, avec la participation active de la municipalité de Cambridge Bay. Les activités viseront à assurer la viabilité économique et l’intégration sociale et culturelle d’une unité de production végétale en milieu confiné. Les chercheurs souhaitent que ce soit la communauté qui mette en place, gère et entretienne cette unité, au bénéfice de l’ensemble de ses membres et particulièrement des personnes les plus vulnérables.

 

nouveau projet de recherche participative sur la production alimentaire et la nutrition au Nunavut Sentinelle Nord


 

Une partie de l’équipe du projet, assistant à la Réunion scientifique Sentinelle Nord 2019

De gauche à droite :

  • Séraphin Balla, postdoctorant, Chaire de recherche Sentinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit

  • Chantal Langlois, nutritionniste, ministère de la Santé du Nunavut

  • Alain Leclair, directeur des sciences et technologies, Savoir polaire Canada

  • Pascale Laneuville, coordonnatrice, Chaire de recherche Sentinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit

  • Patrice Dion, professeur au département de phytologie et co-chercheur principal du projet

  • Caroline Hervé, professeure adjointe au département d’anthropologie, titulaire de la Chaire de recherche Sentinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit, et co-chercheure principale du projet

 

 

Au sujet de l’appel à projet ciblé Sentinelle Nord 2019-2022

 

Lancé en octobre 2018, l’appel à projet ciblé Sentinelle Nord 2019-2022 invitait la communauté de recherche de l’Université Laval à se mobiliser afin de soumettre des propositions de recherche innovants et transdisciplinaires dans deux thématiques spécifiques : 1) Analyse de données, diagnostic, modélisation prédictive et alerte avancée, et 2) Nouvelles stratégies de développement et de santé durables.

Les quatre projets retenus ont été lancés le 1er août 2019 et impliquent 20 chercheurs financés et de nombreux collaborateurs et partenaires des secteurs nordique, international, public et privé. Tous les projets réunissent des experts de différentes disciplines qui travaillent en étroite collaboration avec les communautés inuit et les organisations du Nord.

En plus du projet de Patrice Dion et Caroline Hervé, trois nouveaux projets sont le fruit de l’appel à projets ciblé 2019-2022 :

  • Les professeurs Geneviève Vachon (architecture) Michel Allard (géographie) développeront un atlas des meilleures pratiques pour bâtir un milieu de vie durable et culturellement acceptable au Nunavik.

  • Les professeurs Richard Fortier (géologie et génie géologique) et Thierry Badard (sciences géomatiques) proposent de développer un outil pour prédire et suivre les phénomènes météorologiques extrêmes ainsi que les catastrophes naturelles.

  • Les professeurs Manuel Rodriguez (École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval) et Daniel Nadeau (génie civil et génie des eaux) travailleront sur la mise en place d’un système de détection et d’alerte avancé pour la qualité de l’eau potable, à partir d’analyse de données environnementales.